Vous connaissez la Russie ? Le plus vaste État de la planète, ayant environ 143 millions d’habitants recensés. Donc, sans compter les gens sans papiers y habitant en cachette. La Russie, se considérant comme le pont entre l’Europe et l’Asie, ayant pour capitale Moscou, la plus grande ville de l’État, n’est pas une région de la planète très chaude, les montagnes empêchant la remontée des masses d’air chaud des régions plus méridionales. Mais pourtant, comme dit plus haut, beaucoup de personnes y vivent, y cohabitent. Pourquoi ? Tout simplement parce que la Russie est un État superbe. Malgré le froid, il y a des villes magnifiques à visiter, des monuments splendides ! Et puis, surtout que c’est là que je suis née. A Moscou, pour être plus précise. Là-bas, les gens disent que naissent les plus beaux bébés du monde, car ils ont été habitués au froid durant la grossesse de leur mère et ne seront donc jamais importuné par l’air glacial. Bon, d’accord, de temps en temps, en été, il fait bon, mais la plupart du temps il fait froid alors !

Je suis donc née à Moscou, la capitale de la Russie. Ma famille, d’une grande richesse, vivait dans une énorme bâtisse ressemblant à demi-château. Je suis la petite deuxième de la famille, sur qui ne reposait rien du tout. Dans notre famille, c’était ainsi depuis des générations : le premier enfant avait une immense fortune, la maison, bref, tout, sans avoir à travailler, tandis que le deuxième et dernier enfant devait travailler comme un acharné, pour pouvoir se payer un logis. En gros, les parents ne faisaient que deux enfants, pour être à peu près sûr que leur héritage sera entre de bonnes mains. Et malheureusement, moi, j’avais à travailler. On ne pouvait pas dire que j’étais une grande bosseuse, puisque mon passe-temps favoris était d’écouter de la musique en dansant comme une folle dans ma chambre ! Le boulot et moi, on n’était pas très copain-copain !

J’ai certes grandi dans un super mini-château, je n’étais pas heureuse. Mes parents ne s’occupaient pas de moi, n’ayant d’yeux que pour mon grand frère. Celui-ci, âgé de deux ans de plus que moi, passait ses journées à se pavaner devant mes parents, leur faisant croire qu’il serait un bon héritier. Et tous les jours, depuis toute petite, je le regardais faire, sans dire un mot, mais ayant en moi une rage terrible. Il allait passer ses journées à rien faire, à se balader dans les rues en draguant les femmes, tandis que moi, je travaillerais comme une acharnée pour pouvoir manger. C’était injuste. A maintes et maintes reprises je me plaignis auprès de mes parents, les suppliant de me donner de l’argent. Mais jamais, jamais !!, ils ne cédèrent. C’était ainsi depuis des générations et des générations, pourquoi cela changerait-il ? Cela aidait à se mettre dans le droit chemin, disaient-ils. Ça aidait plutôt pour éviter à couper l’héritage en deux, et éviter de devoir vendre la maison ou un truc dans le genre !!

Jusqu’à mes 12 ans, j’étais une fille modèle. J’obéissais à mes parents, faisais mes devoirs correctement, ramenais de bonnes notes, ne les suppliant qu’une ou deux fois par mois de changer d’avis. Mais en entrant en 4ème, je changeai. La plupart des élèves ne faisaient pas leurs devoirs, désobéissaient à leurs parents. Des rebelles, se nommaient-ils. Et ce fut ainsi que je piquai une violente crise de nerf à mes parents. En rentrant de ma première journée de cours en 4ème, je m’étais plantée devant eux, bras croisés, yeux rivés dans leur regard froids et dégoûtés. Puis je leur avais calmement expliqué la situation, comme quoi la vie n’était pas facile sans argent, puis ma crise avait explosée. Je n’étais pas tellement quelqu’un ayant une grande gueule, mais quand j’en avais assez, que j’étais en colère, bein j’étais en colère, et là valait mieux ne pas être dans les parages. Mes parents avaient fini par me mettre à la porte, avec 500€ en poche. Avec ça, j’allais apprendre à quoi servait vraiment l’argent. N’ayant aucun endroit où aller, je pris l’avion pour aller chez un ami de la famille. Là-bas, j’y finis le restant de ma croissance, ou presque. Après le collège, je rejoignis Shawnee High School, un lycée ayant une chorale... Surprenant. Étant assez timide de nature (je tenais ça de ma mère...), je trouvais ça vraiment... bizarre que des ados en chaleur chantent sans même se demander si parfois ils n’en font pas un peu trop. Mais des fois, c’est plutôt drôle !